L'USSCT vous souhaite un bel été !

CR mon premier BRA

Voilà venir le mois de juillet avec mon objectif déclaré de l’année : le Brevet de Randonneur Alpin, appelé affectueusement BRA. J’avais voulu le faire il y a deux ans mais j’avais jugé ma forme insuffisante. J’ai tiré leçon de mes erreurs et ai complètement revu ma préparation cette année avec home-trainer en hiver, du foncier et surtout, beaucoup de D+ ! Je me sens donc prêt et c’est avec une certaine tranquillité d’esprit que je vais chercher mon dossard le samedi après-midi. Étant mon premier BRA, j’en profite pour m’informer sur les modalités de départs : ceux-ci sont groupés et je choisis a priori de partir sur le dernier départ (6h). Ma femme et moi retournons ensuite aux Sables, au gîte où nous sommes arrivés la veille. Nous nous restaurons, je fais les derniers préparatifs, mets l’alarme à 4h30 et hop au lit !

Je me réveille dans la nuit et jette un coup d’oeil à l’heure : 3h20. D’un coup, la pression artérielle monte : c’est le jour tant attendu ! Poussé par l’excitation, je décide de me lever et de partir sur le départ de 5h. Le petit-déjeuner est vite avalé et je pars dans la nuit, avec gilet et lampes bien évidemment. La nuit est encore noire et silencieuse et rouler ainsi vers Le Bourg-d’Oisans m’apporte une certaine sérénité. J’en profite pour refaire une check-list mentale de mes affaires et je me rends compte avec horreur que j’ai oublié mes gourdes ! Coup de stress, pas le temps de revenir au gîte. J’appelle ma femme qui, en fidèle supportrice, me laissera les gourdes à l’extérieur pour que je puisse les récupérer après le départ.

Arrivée au Bourg-d’Oisans, il y déjà de nombreux cyclos. Vu que je vais devoir faire un petit crochet aux Sables, je me place parmi les premiers et nous attendons le top départ. Celui-ci tarde légèrement et l’impatience se fait sentir ! Finalement, les motards partent et nous à leur suite. Nous reprenons la route vers Allemond, qui est toujours plutôt calme. Arrivés aux Sables, je fais un petit crochet, récupère mes gourdes et réintègre le groupe ! Ouf !

Img 20250713 070603

Toujours dans le noir, nous arrivons à Allemond avec la légère ascension pour monter sur le barrage du Verney. Je me fais doubler à plusieurs reprises mais mon maître d’ordre étant gestion aujourd’hui, je ne m’en formalise pas et reste à un rythme tranquille. L’aube commence à poindre alors que nous arrivons au bas de l’ascension du col de la Croix de Fer, le premier monument de BRA. J’imite de nombreux cyclos qui en profitent pour retirer vestes et gilets et repars toujours tranquille. La pente est soutenue mais pas insupportable et la redescente après le Rivier d’Allemond arrive plutôt rapidement. Celle-ci nous emmène dans un vallon beaucoup plus sauvage que j’ai plaisir à découvrir, n’ayant jamais gravi la Croix de Fer. Les arbres font peu à peu place aux rochers alors qu’on devine au loin le barrage de Grand-Maison.

Img 20250713 072558

Après quelques coups de pédales et arrêts photos, j’arrive sur le barrage de Grand-Maison et ai enfin la vue sur le lac éponyme. Celle-ci est superbe avec le soleil qui commence à s’élever au dessus des montagnes et le vallon menant au chalet du Glandon au loin. Après avoir longé le lac, j’aperçois même une petite marmotte dans les hautes herbes bordant la route ! Le vallon offre également une vue plutôt complète sur le reste de la route qui se prolonge encore pour quelques kilomètres. La pente est par contre beaucoup plus supportable et j’arrive sans difficulté au chalet du Glandon, puis jusqu’au col de la Croix de Fer proprement dit.

Img 20250713 073228

Là, un ravitaillement plutôt copieux attend les participants : biscuits, casse-croûtes, fruits, il y en a pour tous les goûts ! Le ventre commençait sérieusement à se creuser donc je fais honneur au ravito après avoir fait viser ma carte. Une fois restauré, je repars tranquillement vers le Glandon pour la descente. Le soleil est maintenant bien levé, il n’y aura aucun problème de visibilité dans la descente. C’est tant mieux car celle-ci est assez technique passé le Glandon : pas mal d’épingles et une pente assez raide qui fait prendre de la vitesse. Je me dis que gravir le Glandon par ce côté, ça doit être quelque chose !

Img 20250713 075349

Après ces lacets, la descente devient plus tranquille et je me laisse glisser jusqu’à Saint-Étienne-de-Cuines. Il y a ensuite 5km de vallée pour rejoindre la nouveauté du parcours : les lacets de Montvernier. Encore une fois, c’est une nouveauté pour moi et je ne suis pas déçu ! Les dits lacets font chacun quelques hectomètres, formant une route très pittoresque à flanc de falaise. Je gère toujours mon effort et ai plaisir à gravir cette route qui offre de très beaux panoramas sur la vallée de la Maurienne.

Img 20250713 092029

Après une petite vingtaine de minutes d’effort, c’est la bascule et retour dans la vallée pour rejoindre Saint-Michel-de-Maurienne. Lors de cette transition, ma trace GPS se retrouve à plusieurs endroits en contradiction avec le fléchage, jusqu’ici impeccable. Ayant vérifié la trace avant le départ, je me fie à celle-ci qui me fait passer par monts et par vaux avant de rejoindre la route principale vers Saint-Michel-de-Maurienne.

Img 20250713 094425

Au terme de quelques kilomètres de faux plat, j’arrive enfin à Saint-Michel-de-Maurienne pour un nouveau ravito. Celui-ci est à la hauteur du précédent et je ne me fais pas prier pour recharger les batteries et les gourdes. Le moral est au beau fixe car je me sens encore en forme et prêt à attaquer le Galibier. Je sais d’ailleurs ce qui m’attend car j’ai déjà gravi le Galibier par ce versant, bien que j’avais moins de kilomètres dans les jambes !

Je quitte le ravito assez rapidement pour ne me pas me refroidir car je sais que la montée de Télégraphe commence immédiatement ! Le début de la montée est assez désagréable car la chaleur se fait sentir et la route est très fréquentée par tous types de véhicules à moteur. Mais toujours en gestion, je me concentre sur mon effort et fais la montée petit à petit alors que les habitations finissent par laisser place aux arbres et que la température descend petit à petit. La pente aussi se radoucit et mon rythme de pédalage tranquille mais constant finit par m’emmener en haut du col.

Img 20250713 121805

Petit arrêt à la pompe à eau et c’est la descente vers Valloire, dans un paysage de plus en plus montagnard et une route maintenant plus tranquille. Je traverse la station et commence à apercevoir les cimes encadrant le Galibier et que celles-ci sont coiffées de nuages noirs. Cela n’annonce rien de bon… Petit arrêt pour vérifier que je n’ai pas raté le ravito mais celui-ci se trouve en fait à la sortie de la station, aux Verneys. Je continue donc rassuré mais sous un ciel de plus en plus menaçant.

Et j’aurais été fort marri de rater ce ravito ! Car une fois arrivé, je me rends compte que c’est un véritable repas qui m’attend : pâtes, pain, fromage et compote à volonté ! Chapeau bas aux organisateurs ! Bien que le précédent ravito n’est pas si loin, mon plateau ne fait pas long feu : il reste 15km de montée et ce ne sont pas les plus faciles… Alors que je me restaure, la pluie se met finalement à tomber. J’entends plusieurs cyclos se questionner sur la suite mais après mon expérience du BRM 200 et surtout si proche de l’arrivée, je ne me laisse pas décourager. Je termine mon repas, enfile mon coupe-vent et pars à l’assaut du Galibier sous la pluie.

Heureusement, la pluie n’est pas constante : les averses laissent place à des moments d’accalmie durant lesquels j’ai le temps de sécher. Comparé au BRM 200, c’est donc plutôt supportable. Je parcours les premières pentes du Galibier dans ce paysage lunaire qui caractérise la haute montagne, avec en prime des nuages qui lui donne un aspect plutôt inquiétant ! J’arrive donc ensuite à Plan Lachat où je profite d’une pause entre deux averses pour prendre quelques photos avant de reprendre mon ascension.

Img 20250713 135321

Consciemment ou non, j’appuye un peu plus sur les pédales. Peut-être est-ce dû à mon impatience d’arriver en haut ou de me mettre au sec ? En tous cas, je me retrouve à remonter la file de cyclos et les raideurs aux jambes se font sentir. Les averses et la vue vers la route qui s’étire sans fin au loin n’aident pas à garder le moral, mais je m’accroche. C’est visiblement difficile pour le GPS aussi qui m’affiche des notifications « Batterie Faible » à chaque kilomètre. Finalement, le tunnel est en vue et je serre les dents en avance : je sais qu’il reste deux terribles kilomètres pour boucler l’ascension. Le mode gestion est maintenant au placard : j’engage coup de pédale après coup de pédale et finis par arriver au bout de ce monument du cyclisme et par la même occasion, de mon premier 4000 de D+.

Img 20250713 135325

Sans surprise, à 2600m d’altitude sous la pluie, il ne fait pas chaud donc je ne m’attarde pas et rejoins le ravito quelques hectomètres plus bas. Je n’ai pas vraiment faim mais la tente me permettra d’attendre la fin de l’averse au sec. Après une dizaine de minutes, la pluie se calme et je me prépare à repartir. J’essaye de rallumer mon GPS mais sans succès. La batterie est vide, il me faudra terminer sans la trace…

Il fait plutôt frisquet alors que je descends prudemment sur la route humide vers le col du Lautaret. Passé celui-ci, le soleil refait son apparition et me réchauffe petit à petit alors que je continue la longue descente par la Grave. Je ne suis jamais passé par ici et je découvre ces endroits avec plaisir. Après un petit moment, je retrouve un terrain connu en arrivant au lac du Chambon et le Freney d’Oisans. J’en profite pour retirer les manches longues afin de terminer les dernières petites bosses et le plat qui me mènera au Bourg-d’Oisans.

Img 20250713 151144

Après coup, je me rends compte que même lors ce long retour vers le Bourg-d’Oisans, je n’avais toujours pas réalisé que j’étais quasiment au bout de mon BRA. J’ai continué à pédaler en profitant du moment présent alors que les kilomètres s’accumulaient. C’est en arrivant finalement au Bourg-d’Oisans, sous l’arche, que la réalisation s’est enfin faite : j’ai complété mon premier BRA !

Ce fut une sacrée expérience car c’était ma plus grosse sortie à ce jour en terme de D+. J’ai également pu faire l’ascension du col de la Croix de Fer pour la première fois, un col prestigieux mais aussi doté d’un superbe paysage. J’ai aussi fait ce BRA dans les conditions que je voulais : sans me mettre dans le rouge, en gestion et en profitant du temps sur le vélo, malgré les quelques averses dans le Galibier. Pour finir, je remercie tous ceux qui ont participé à ma préparation pour ce BRA, en particulier Matthieu qui m’a livré les secrets de sa préparation pour LBL et Léo toujours partant pour de longues sorties !

Loïc

Date de dernière mise à jour : 08/08/2025

Ajouter un commentaire

Anti-spam